Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le cockpit d'un "branleur de manche"
Newsletter
Publicité
Archives
Le cockpit d'un "branleur de manche"
23 mai 2001

500 km but fixé disiez_vous !

En effet, c'est bien de cela dont il fut question samedi dernier (19 Mai). L'histoire commença par un message d'alerte "grands vols" reçu la veille par courriel qui laissait entrevoir la possibilité de grands circuits pour les 3 journées suivantes.
Le lendemain donc, je me réveille assez tôt, (tout seul, sans l'aide d'aucun moyen - le subconscient ?), et me voici débarquant au terrain à 9H00, l'angoisse au ventre de ne pas arriver le premier, comme il se doit de tout bon "crevard" qui se respecte. Il y a déjà une intense activité du côté des machines de perfo. 4 ou 5 "lève plus tôt" que moi sont déjà en train de déhousser et de sortir les "bêtes". Je m'empresse donc de saluer brièvement la compagnie et de mettre la main à la manœuvre... Ce que je pense depuis la veille m'est confirmé par les bavardages d'aucun : il s'agit bien d'un de ces fameux jours où certains vont accomplir le fameux rituel d'un "500 km but fixé" pour ajouter un diamant à leur insigne d'or... Re-angoisse : pourvu que le chef-pilote m'attribue un LS4, type sur lequel j'ai le plus d'entraînement et donc de chances d'accomplir l'exploit. Je suis vite rassuré car étant le premier candidat à LS4, je peux donc choisir celui qui est réputé avoir la meilleure instrumentation : "Victor 11". En avant donc pour la préparation de la machine. J'installe à poste et teste les batteries pour la radio, le vario, le logger FAI, mon GPS perso aussi. Je choisi un parachute dans lequel je serais bien installé (ce sera aussi le n°11 - est-ce un signe du destin ?). Vers 10h30, après un rapide briefing météo et le rapide engloutissement d'un sandwich de 50 cm de long, c'est l'empoignade générale autour du point d'eau pour ballaster les machines. Par chance, je suis quasiment au début de la file d'attente, et je parviens à avoir chargé 100 litres d'eau avant d'emmener ma machine en piste vers 11h10 pour m'aligner en 4e position.

11h30, décollage pour un aller-retour de 500Km à Chatellerault. Très beau "trip" en perspective.
Dès le largage à 500m QFE, j'éprouve pas mal de difficultés à "accrocher" une pompe sérieuse en mesure de me monter au plafond de la zone à 800m QFE, alors que j'entend 2 planeurs (le Discus et un Ventus) qui annoncent des Vz alléchantes de plus de 2 m/s (???). Les cumulus ne sont pas très haut et plutôt bizarres d'apparence, avec une assez nette tendance à l'étalement. Ça commence bien ! En plus de cela il faut que je retourne verticale-terrain pour passer en vol la ligne théorique de départ. Rebelotte, le franchissement de cette foutue ligne me ramène en point bas autour de 400m. Les autres planeurs (que je devrais pouvoir accompagnés) sont déjà partis sans avoir eu besoin de franchir la ligne de départ eux, et moi je m'énerve dans des Vz inférieures à 1 m/s. Décidément ça commence plutôt mal pour aller virer à 250 km. Et les cumulus qui commencent à se souder au nord, sur la vallée de la Seine...

12H15, j'ai réussi à monter au plafond de la zone et quasiment à en sortir. 12H30, j'atteins la base des cumulus (1100m QFE) au sud de Houdan. J'affiche Maintenon sur mon GPS et mets le cap dessus. Les autres sont déjà au sud de Chartres. Ça chemine assez bien au plafond, et je me contente de faire seulement un tour ou deux chaque fois que je rencontre une bonne Vz. 140 - 160 en transition, ma progression vers le sud est au moins aussi bonne que celle des autres planeurs. De plus la base des cumulus a tendance à monter vers 1200-1250m. Les 59 km qui séparent Maintenon de Chateaudun sont parcourus à un peu plus de 88 km/h de moyenne. Mais vers Cloyes ça se dégrade, les cumulus sont plus rares; c'est en train de passer en "thermiques purs". J'avance toujours vers le sud, mais la moyenne kilométrique est tombée à un peu moins de 1 km/mn car les matérialisations d'ascendances sont difficiles à voir et surtout le plafond a baissé aux alentours de 1000m QFE. Vers 14H25 j'atteins le sud-ouest de Chateau-Renault à un peu plus de 150 km de "la maison". Devant, près du terrain d'Amboise, un autre LS4 du club s'annonce à 300m QFE, proche de la "vache aéro". Derrière moi, d'autres planeurs décident de faire demi-tour à Vendôme. Le discus et le ventus continuent vers Chatelrault dont il ne sont plus très loin (60 à 80 Km). Pour ma part, je décide donc d'arrêter ma progression vers le sud et de remonter vers Chartres puis Dreux, car j'ai toujours beaucoup de mal à refaire le plafond. Chaque transition je suis obligé de descendre un peu plus bas pour avancer de façon significative. Je vire donc à la verticale de Chateau-Renault comme indiqué sur mon GPS, puis reprends le cap de Vendôme.

Peut-être suis-je un peu trop chargé en eau (100 kg). C'est peut-être cela la cause de ma mauvaise vitesse ascensionnelle dans les pompes. J'ouvre donc à 4 reprises mes ballasts pendant 15 secondes chaque fois afin de trouver le meilleur compromis entre une bonne vitesse de montée, et une bonne pénétration au vent (15 Kts) que j'ai maintenant de face. Je "rame" littéralement jusque vers Chateaudun, tout particulièrement entre Vendôme et le nord de la forêt de Fréteval. Je finis par retrouver des cumulus et un plafond un peu plus élevé à 1150m en franchissant la ligne de TGV par le travers de Chateaudun. Cap sur Bonneval, puis direction Dreux en direct. Travers Thivars nouveaux problèmes d'ascendances, je suis obligé d'infléchir ma route vers Chartres et son terrain (ce serait trop bête de se vacher dans un champ à 60 km de la maison). Finalement les conditions s'améliorent un peu au nord de Chartres, et j'atteins Dreux en un peu moins de 30 mn. 10 mn plus tard je suis près du point de virage de Nonancourt, mais encore une fois assez bas (600m) après avoir traversé un bon petit trou bleu, et pour comble de bonheur, le cumulus le plus proche et encore à 2-3 km à l'ouest du point de virage. Il est tout étalé, plein de trous, mais je trouve la pompe... le vent me déporte fortement vers le sud-ouest du point de virage et la Vz n'est pas très forte. A 800m QFE, il faut faire quelque chose pour contrer la dérive, je décide donc de contourner le point de virage en direction du nord-est, pour aller rejoindre un petit groupe de cumulus situé à la verticale de la forêt située au nord de la ville, puis de me rapprocher le plus possible du terrain de Dreux-Vernouillet. Pas question de se mettre dans un champ par ici ; d'ailleurs il n'y a pas trop de champs praticables le long de cette petite vallée.

Le retour vers le terrain situé à 52 km se fait sans plus de difficultés, à 64 km/h de moyenne, avec seulement 4 reprises d'altitude. La ligne d'arrivée est enfin franchie à 17H51, après 6 heures de vol et un parcours de 353 km à la vitesse moy. de 59,5 km/h.

Finalement, je ne suis pas trop mécontent d'avoir fait demi-tour avant le point de virage prévu. La convection était terminée seulement une heure après que je me sois posé, ce qui fait que compte tenu de ma vitesse de croisière moyenne, je n'aurais pu parcourir seulement qu'environ une soixantaine de km de plus, ce qui aurait fait un vol d'un peu plus de 400 km, et donc si j'avais viré Chatellerault, je me serais mis "au tas" quelque part entre Chateaudun et Chartres...

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité